L'histoire du thermalisme
Si en France, nous montrons un engouement certain pour le thermalisme, avouons que nous ne sommes pour rien dans sa découverte, qui eu lieu en d’autres endroits, en d’autres temps...Les thermes sont en effet d’origine grecque, et – rendons à César ce qui lui revient - ils furent améliorés et transformés en véritables lieux de vie et de détente par les Romains. Voici - survolées à pas de géant - les grandes étapes de l’histoire du thermalisme au fil des siècles...
Les Grecs, précurseurs de l’utilisation des eaux thermales
Ce serait Hippocrate, lui-même, ce Grec considéré comme le père de la médecine qui aurait instauré, au Ve siècle avant notre ère, l’usage des eaux thermales...Les sources froides permettaient ainsi aux athlètes helléniques de récupérer de leurs efforts physiques, tandis qu’ils utilisaient les sources chaudes pour se relaxer.
Les thermes, un « classique » de la civilisation romaine
Les Romains construisent les premiers thermae (du latin thermos, chaud) ; des bâtiments réservés aux bains qui deviennent très prisés par la population. Ces établissements, uniquement privés dans un premier temps, deviennent publics au 1 er siècle avant J.C. Ceux d’Agrippa sont les plus anciens de Rome. Sous l’Empire, ils se multiplient et gagnent les provinces. Chaque cité revendique ses thermes. Certains, à l’instar de Caracalla sont spectaculaires. Toutefois, ces eaux n’ont aucune utilité thérapeutique... Les bains sont des lieux d’hygiène, de plaisir, de sociabilisation et de détente. Les Romains en sont tellement friands qu’au-delà de leurs frontières, ils prennent en compte la présence d’eaux minérales dans leurs velléités de conquêtes territoriales, et sèment des thermae sur leur passage. Ainsi, en Gaulle, les premiers établissements de bains voient le jour entre le Ier et le IIIe siècle. Certains d’entre eux perdurent encore aujourd'hui, à l’instar des thermes d'Aix-les-Bains, de Bagnères-de-Bigorre, de Dax, du Mont-Dore, de Néris-les-Bains, de Royat ou encore de Vichy...
Les eaux thermales, remède contre la lèpre
Faisons un énorme saut dans le temps et propulsons-nous à l’époque des croisades (1095 -1291). Les eaux thermales ont peu à peu, en Europe perdu de leur attrait et de leur popularité. Mais les croisés ramènent d’Orient diverses maladies dont la lèpre (qualifiée d’ailleurs par Michelet de « hideux héritage des croisades ») : et on découvre que les eaux thermales peuvent contribuer à soigner cette terrible maladie. C’est le début de la vocation thérapeutique des thermes.
Cours royales, et cures médicales...
A la fin XIV, apparaissent en Italie les premiers ouvrages médicaux sur les eaux minérales, et l‘utilisation qui peut en être faite, en fonction des maladies et du type de malades. La pratique se répand ensuite en France, en Suisse, en Angleterre au XVIe siècle, et enfin dans toute l'Europe. En France, en 1603, le Roi Henri IV crée la Charte des eaux minérales, et nomme un « Surintendant général des Eaux minérales » chargé de gérer ce patrimoine royal, sous la houlette de son « Premier médecin ». Sous le règne de Louis XIV, la noblesse s’entiche des lieux de thermes. Madame de Sévigné, par exemple, racontera dans ses lettres, ses séjours à Vichy ou en Auvergne, où les cures permettent de traiter les rhumatisme ou les paralysies. Les séjours deviennent aussi mondains et ils s’y créent des alliances politiques et / ou diplomatiques...
La « médecine thermale » s’officialise, s’apprend, et se transmet
C’est la Renaissance qui donne à la médecine thermale, ses lettres de noblesse en permettant un usage thérapeutique des eaux, et en l’organisant de manière scientifique. A partir de 1880, les sources sont répertoriées, la qualité de leurs eaux est analysée et leurs vertus étudiées. De nombreux établissements thermaux sont construits. Les étudiants en médecine apprennent à se servir des eaux de sources pour soigner... C’est le début des cures prescrites par les thérapeutes.
Quand thermalisme commence à rimer avec tourisme
Au XIXe siècle, les établissements de thermalisme se multiplient en Europe, et commencent à se livrer une concurrence féroce. Pour assurer leur remplissage, ils concluent des accords avec les médecins, mais deviennent aussi très inventifs pour augmenter leur attractivité. C’est le début du tourisme thermal, avec des activités de toutes sortes qui sont proposées aux curistes (concerts, bals, fêtes, salles de jeux, casinos, courses hippiques, etc.).
Le thermalisme de nos jours
De nos jours, les cures thermales sont conventionnées par l’assurance maladie et la filière est organisée avec une recherche thermale avancée. Près de 600,000 curistes en France suivent une cure thermale en France dans l’un des établissements thermaux conventionnés.